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GottfriedSemper

Portrait photographique en médaillon de Gottfried Semper, collé dans un passepartout, réalisé dans l'atelier zurichois de Johannes Ganz, 1870 (ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv).
Portrait photographique en médaillon de Gottfried Semper, collé dans un passepartout, réalisé dans l'atelier zurichois de Johannes Ganz, 1870 (ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv).

29.11.1803 à Altona (auj. Hambourg), 15.5.1879 à Rome, prot., Danois, puis Allemand et, en 1861, d'Affoltern am Albis. 1835 Bertha Thimmig. Issu d'une famille de fabricants aisés d'Altona, S. étudia à Göttingen (mathématiques), Munich et Paris. Il eut pour principal maître à Paris Franz Christian Gau, lié d'amitié avec Jacques Ignace Hittorff, qui avait découvert la polychromie de l'architecture antique. A l'occasion de son Grand Tour en Italie et en Grèce (1830-1834), S. put réunir les preuves qui manquaient encore pour confirmer la thèse de Hittorff: il trouva des traces de peinture aussi bien sur le Parthénon d'Athènes que sur la colonne Trajane de Rome. Son ouvrage Vorläufige Bemerkungen über bemalte Architektur und Plastik bei den Alten (1834) trancha définitivement, en faveur de Hittorff, la querelle sur la polychromie et lui valut, sur la recommandation de Gau, d'être nommé professeur d'architecture à l'académie des beaux-arts de Dresde en automne 1834. Il se fit remarquer en planifiant un agrandissement en style romain du Zwinger et surtout en édifiant, de 1836 à 1841, le théâtre de la cour. En 1846, il reprit le projet de la galerie de peinture de Dresde. Mais l'échec de la révolution de 1849 le contraignit à l'exil avant d'achever cet ouvrage. S. s'installa à Londres, où il se pencha sur le rôle de l'artisanat dans la production architecturale et artistique, participa à la réalisation de l'Exposition universelle de 1851 et étudia les répercussions de celle-ci sur l'enseignement de l'art. C'est Richard Wagner, alors réfugié à Zurich, qui attira sur S. l'attention des fondateurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. En 1854, il fut nommé à l'EPF qui ouvrit ses portes en 1855.

Durant ses années zurichoises, S. construisit notamment l'actuel bâtiment principal de l'EPF (1859-1864, avec Johann Kaspar Wolff), l'hôtel de ville de Winterthour (1865-1869, considérablement défiguré par une annexe ajoutée entre 1932 et 1934), l'observatoire fédéral de Zurich (1861-1864) et le nouveau clocher d'Affoltern am Albis (1861), ce qui lui valut la bourgeoisie d'Affoltern. Son projet de construction à Munich d'une salle pour le festival d'opéra wagnérien fut écarté (1865-1869), ce qui le déçut. S'étant vu proposer en 1869 l'agrandissement, en collaboration avec Carl Hasenauer, du palais impérial de la Hofburg à Vienne (Neue Hofburg, musées de la cour et Burgtheater), S. s'établit dans cette ville en 1871. Cette collaboration se révéla, pour de nombreuses raisons, difficile. Lassé, il obtint d'être délié de ses engagements en 1876 et se consacra dès lors entièrement à l'achèvement de l'Opéra Semper de Dresde, le théâtre de la cour qu'il avait bâti précédemment ayant été détruit par un incendie en 1869. Cet édifice, qui fut endommagé lors de la Deuxième Guerre mondiale et rouvert en 1985, constitue son "chant du cygne": il illustre presque parfaitement sa conception de la réforme de l'architecture théâtrale.

S. passe pour l'un des grands inspirateurs du développement de l'architecture au XXe s. Moins que ses constructions qui, au XIXe s., eurent pourtant valeur d'exemple pour toute une génération d'étudiants zurichois, ce sont ses écrits qui, à la longue, marquèrent les esprits. Son livre Der Stil in den technischen und tektonischen Künsten, oder praktische Aesthetik (1860-1863) occupe à cet égard une place déterminante; le mouvement néerlandais De Stijl en tire son nom.

Sources et bibliographie

  • Fonds, ETH-GTA
  • M. Fröhlich, Gottfried Semper, 1991
  • Architektenlex., 491-493 (avec liste des œuvres et bibliogr.)
  • H.F. Mallgrave, Gottfried Semper, 2001
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Notices d'autorité
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Suggestion de citation

Martin Fröhlich: "Semper, Gottfried", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 22.11.2011, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/019970/2011-11-22/, consulté le 28.03.2024.